Biographies-Toute vie peut devenir un roman

Biographies-Toute vie peut devenir un roman

" J.Edgar" ou quand Clint Eastwood se transforme en biographe.

 

 Je ne vais pas ici rédiger la critique du dernier film de Clint Eastwood magistralement interprété par Leonardo di Caprio: "J Edgar".

Ce film superbe est une magnifique démonstration de l'apport des biographies. Il ne s'agit pas seulement de raconter une belle histoire mais de dépeindre une époque à travers un personnage.

C. Eastwood nous montre un J.Edgar Hoover,  créateur du FBI, au soir de sa vie, racontant ses mémoires à son biographe.

Les souvenirs reviennent un à un et le film se construit à travers un système de flashback qui rappelle qu'il s'agit là du regard que Hoover veut proposer au lecteur sur sa vie. Evidemment tout n'est pas raconté. Evidemment Clint Eastwood à d'autres sources que les mémoires d 'Edgar. Nous apprenons même à la fin par la bouche de son meilleur ami, que celui-ci a souvent enjolivé la réalité pour se mettre en valeur.

Pourtant J.E.H aurait pu écrire le scénario de ce film.

Aurait-il raconté l'amour que lui portait son principal collaborateur et ami intime, Clyde Tolson? Sans doute pas mais il n'aurait pu passer sous silence leurs déjeuners quotidiens et leurs vacances ensemble. Certains reprochent à Clint Eastwood d'avoir affirmé cet amour sans preuve pourtant nous apprenons plus tard que Tolson a choisi d'être enterré près de la tombe de son ami.

Le cinéaste nous laisse penser que cet amour n'a pas abouti à une relation charnelle. Si Hoover avait passé sa vie à s'interdire le bonheur, cela, il l'aurait laissé voir. Il aurait raconté l'éducation rigoriste et moralisatrice de sa mère qu'il adorait, la détestation de celle-ci pour les homosexuels et on aurait compris...Compris son malaise et compris que son but n'était pas seulement de devenir célèbre mais qu'il se voyait garant de la sécurité des citoyens de son pays. Il s'était investi d'une mission qui était de les protéger du mal, comme sa mère le lui avait appris.

 

En écrivant ses mémoires, Hoover aurait souligné de lui-même la dualité de son personnage, sa rigueur et sa faiblesse humaine. Par là même, il aurait  dépeint la double histoire américaine car J. E. Hoover représente bien le tempérament américain qui nous parait quelquefois contradictoire.

On se réjouit que cette biographie ait été filmée par un américain et non par un occidental qui, avec son manichéisme habituel prendra parti obligatoirement contre les méthodes du directeur du  Bureau Fédéral d'Investigation pour surveiller les présidents en qui il n'avait pas confiance en ce qui concerne la sécurité de l'Amérique, pour se débarrasser des communistes dont il disait qu'ils n'étaient pas idéologues mais malades!

C'est donc un vrai travail de biographe que Clint Eastwood a réalisé à travers ce film, à savoir qu'il ne porte pas de jugement. Il raconte l'éducation religieuse du personnage, les actions principales qui expliquent ses objectifs et à travers cette histoire se dessine la psychologie complexe d'un individu en même temps qu'une vision de l'Amérique dans les années 1900.

Cette biographie est un témoignage.

 

. . Beaucoup de cinéastes adaptent à l'écran ce genre de littérature. Ceux qui sont choisis sont souvent célèbres et ont joué un rôle majeur dans la société mais d'autres sont beaucoup plus obscurs. Je pense entre autres au magnifique film de James Ivory "Les vestiges du jour" qui raconte l'histoire d'un maitre d'hôtel anglais pendant la dernière guerre mondiale.

 

A travers ces histoires, grandes ou petites, on est appelés à s'interroger sur la psychologie humaine et on apprend l'Histoire ou du moins on réalise que différents regards sur une période historique valent mieux qu'un seul récit souvent idéologique.

 

 



02/02/2012
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